Identités mahoraises.

La dernière fois que la France s’est enrichi d’un nouveau département, c’était en 1976, lorsque Saint-Pierre et Miquelon l’est devenu brièvement, avant de prendre le statut de Collectivité d’outre-mer.
Cette fois-ci, c’est Mayotte, qui à l’issue des élections cantonales de mars dernier est devenue officiellement le 101ème département français. A quatre reprises depuis 1958, ce petit archipel qui fait historiquement et géographiquement partie des Comores, entre Madagascar et l’Afrique, s’est prononcé par référendum pour le rattachement à la France. La France, de son côté, a choisi de conserver Mayotte contre l’avis des Nations Unies qui considère que l’archipel fait partie des Comores. Le dernier scrutin de mars 2009, a vu la population mahoraise voter oui à la départementalisation à une écrasante majorité. Pourtant, le défi que représente cette départementalisation est grand. La population vit selon des traditions musulmanes et africaines. Beaucoup de mahorais ne parlent pas le français. La justice cadiale laisse place au droit commun, la polygamie disparaît, l'état civil des mahorais est rénové, des prestations sociales sont mises en place. Enfin, les expulsions de travailleurs sans papiers, venus profiter de cette relative prospérité, se comptent par milliers pour une population officielle de moins de 200.000 habitants.