Mardin la (mésopota)mienne

Dominant la torride plaine mésopotamienne s’étendant jusqu’à la Syrie, MARDIN, ville turque de 50000 âmes est depuis 7000 ans une suite ininterrompue de luttes entre armées rivales. Le dernier conflit en date opposa le PKK (parti de libération du Kurdistan) au gouvernement. L’armée turque, toujours très présente, en occupe la forteresse.

A flanc de colline, la cité de pierre ocre était autrefois habitée par une importante communauté de chrétiens. Les assyriens s’y installèrent au 5eme siècle puis vinrent les arabes et au 16ème siècle les Ottomans de Selim le Terrible.
Au début du 20ème siècle, nombre de chrétiens assyriens furent forcés de quitter la ville pour fuir les persécutions. Il ne reste aujourd’hui qu’une poignée de familles qui célèbrent leur foi dans les dernières églises chrétiennes de la ville.

Malgré ce passé douloureux, la ville s’ouvre peu à peu au tourisme. Pour celui qui veut s’y perdre, elle éveille tous les sens et lui offre une véritable plénitude. Sa vue exceptionnelle sur la Mésopotamie, la richesse et la diversité de son architecture, ses ruelles entrelacées ou son bazar animé font de MARDIN un véritable joyau de l’Anatolie orientale.
En dépit de ses efforts, la ville n’est pourtant pas parvenue à se faire inscrire au Patrimoine Mondiale de l’Unesco. Aujourd’hui, nombre de monuments tombent en ruine, la Turquie n’ayant pas les moyens de financer seule la restauration.

Emmanuel Blivet 2006.